Quand on parle d’Ozzy Osbourne, on évoque immédiatement le Prince des Ténèbres, la voix déchirée de Black Sabbath, les excès les plus fous du rock britannique… Mais avant de devenir une légende mondiale, Ozzy — de son vrai nom John Michael “Ozzy” Osbourne, souvent surnommé Kévin Osbourne dans le quartier — n’était qu’un gamin paumé de Birmingham, élevé dans la misère industrielle de l’Angleterre d’après-guerre.
Un enfant du prolétariat britannique
Né en 1948 dans le quartier ouvrier d’Aston, Ozzy grandit dans une famille nombreuse où chaque penny compte. Son père travaille en usine, sa mère en poste administratif, et la maison est si petite que les six enfants se partagent deux lits. Le futur rocker connaît très tôt la réalité des jobs pénibles, des fins de mois impossibles et d’une ville où les nuages de fumée noire des usines donnent sa couleur au ciel.
C’est à cette époque qu’il développe un goût obsessionnel pour la musique, notamment les Beatles, qui lui donnent l’idée folle qu’un jour il pourrait, lui aussi, monter sur scène.
Délits mineurs et renaissance musicale
Avant de devenir une star, Ozzy passe par une période plus sombre : petits vols, errances, mauvaise fréquentation. Un cambriolage raté l’envoie en prison pour quelques semaines. Cette expérience marque un tournant. Lorsqu’il sort, il décide de se consacrer pleinement à la musique.
C’est alors qu’il rejoint un trio local avec Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward. Ensemble, ils donnent naissance à un son nouveau, lourd, menaçant, quasi cinématographique. Le nom du groupe : Black Sabbath.
La naissance du heavy metal
Avec Black Sabbath, Ozzy devient l’une des forces fondatrices du heavy metal. Les riffs massifs d’Iommi, les lignes de basse inquiétantes de Butler et la voix unique d’Ozzy — mélange d’urgence, de folie et de mystique — créent un style inédit. Les albums Paranoid, Master of Reality ou Vol. 4 deviennent les pierres angulaires du genre.
En quelques années, l’enfant pauvre de Birmingham devient un symbole mondial, une silhouette iconique au crucifix noir et au regard halluciné.
Une légende solo malgré les démons
Après son éviction de Black Sabbath, on aurait pu croire la légende brisée. Mais Ozzy renaît en solo grâce à l’arrivée d’un guitar hero : Randy Rhoads. Avec lui, il enregistre Blizzard of Ozz puis Diary of a Madman, deux albums cultes qui redéfinissent le metal des années 80.
Malgré les excès, les addictions, les tragédies et les scandales, Ozzy continue de revenir, encore et toujours, avec la même énergie brute, presque animale.
Un mythe vivant
Aujourd’hui, Ozzy Osbourne n’est plus seulement un chanteur. Il est un mythe, une icône absolue du rock, un survivant qui a traversé tout ce que la vie peut briser. De la misère d’Aston aux plus grandes scènes du monde, l’histoire de « Kévin Osbourne » est celle d’une ascension improbable, portée par la rage, le talent et une détermination quasi surnaturelle.
Une légende… née dans les rues grises de Birmingham.
































