Quand on parle de KISS, les images surgissent immédiatement : maquillage flamboyant, bottes à plateformes, guitares en feu et hymnes rock taillés pour les stades. Mais derrière le spectacle, il y a des hommes. Et parmi eux, un félin au groove unique : Peter Criss, le légendaire Catman, qui célèbre aujourd’hui ses 80 ans. L’occasion parfaite de replonger dans la carrière d’un musicien aussi sensible que sauvage.
Peter Criss, un batteur à part dans la galaxie KISS
De son vrai nom George Peter John Criscuola, Peter Criss n’est pas un simple cogneur derrière les fûts. Avant KISS, il a grandi avec le jazz, le rhythm and blues et le hard rock, développant un jeu plus groovy que démonstratif. Quand il rejoint Gene Simmons et Paul Stanley au début des années 70, il apporte une couleur différente : moins agressive, mais profondément humaine.
Sur scène, son personnage du Catman — maquillage félin, regard perçant, attitude féroce — devient immédiatement iconique. Dans l’univers théâtral de KISS, il incarne l’émotion brute derrière la démesure.
Une voix inattendue dans un groupe de brutes
Ce qui distingue vraiment Peter Criss, c’est sa voix. Rauque, fragile, presque soul par moments, elle tranche avec les chants plus frontaux de Paul Stanley et Gene Simmons. Cette singularité donnera naissance à l’un des plus grands paradoxes de l’histoire du rock.
En 1976, KISS publie “Beth”, une ballade piano-voix chantée par le Catman. Contre toute attente, le titre devient un succès planétaire, atteignant la première place des charts américains. Une performance historique pour un groupe alors catalogué comme excessif et provocateur.
Avec “Hard Luck Woman” ou encore “Black Diamond”, Peter Criss prouve que derrière le maquillage se cache un artiste capable de toucher droit au cœur.
Tensions, excès et premier départ de KISS
Mais la légende a son revers. À la fin des années 70, les tensions internes explosent. Les problèmes personnels de Peter Criss, notamment liés aux excès, fragilisent sa place dans le groupe. Musicalement aussi, KISS se dirige vers un son plus contrôlé, plus commercial, où le jeu libre du batteur trouve moins sa place.
En 1980, le Catman quitte officiellement KISS. Son départ marque la fin d’une ère : celle d’un groupe encore profondément humain, imparfait, mais viscéral.
Le retour du Catman et la nostalgie triomphante
En 1996, coup de tonnerre : la formation originale de KISS se reforme. Peter Criss, Ace Frehley, Gene Simmons et Paul Stanley remontent sur scène, maquillés comme au premier jour. La tournée est un triomphe mondial, portée par la nostalgie et l’amour des fans.
Même si cette reformation ne durera pas éternellement, elle permet au Catman de renouer avec son public et de rappeler l’importance de son rôle dans l’ADN du groupe.
Une place éternelle dans l’histoire du rock
En 2014, Peter Criss est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame avec les membres originaux de KISS. Une reconnaissance tardive mais essentielle pour un musicien parfois sous-estimé.
Aujourd’hui, à 80 ans, le Catman n’a plus rien à prouver. Il reste le symbole d’un KISS plus émotionnel, plus vulnérable, capable d’écrire des hymnes autant que des confessions.
Peter Criss, le cœur battant de KISS
Si KISS est devenu une machine de guerre du rock, Peter Criss en fut longtemps le cœur battant. Un batteur à l’âme blues, une voix hors norme et un personnage devenu mythique.
À 80 ans, le Catman peut regarder derrière lui sans détour : son empreinte est indélébile. Et tant que “Beth” résonnera quelque part, Peter Criss ne cessera jamais vraiment de ronronner dans l’histoire du rock.
































