S’il y a bien une chose que personne ne pourra jamais enlever à Bono, c’est son cœur sur la main. Même lorsque les projecteurs ne sont pas braqués sur une scène géante ou un stade plein à craquer, le chanteur de U2 continue de prouver que la musique peut — et doit — servir une cause plus grande. À Dublin, la veille de Noël, l’icône irlandaise a une nouvelle fois rappelé pourquoi il reste l’un des artistes les plus engagés de sa génération.
Le 24 décembre, Bono s’est joint à la chanteuse Imelda May pour interpréter le classique "Christmas (Baby Please Come Home)" de Darlene Love, lors du concert de rue caritatif annuel organisé sur Grafton Street, en plein cœur de la capitale irlandaise. Un événement devenu une tradition incontournable depuis 15 ans, réunissant chaque année artistes et passants pour une cause essentielle : soutenir la Dublin Simon Community, une association venant en aide aux sans-abri irlandais.
Organisée devant le mythique Gaiety Theatre, la soirée a rassemblé des centaines de personnes, malgré le froid hivernal. Une ambiance chaleureuse, humaine, à mille lieues des tournées millimétrées. Ici, pas de billets hors de prix ni de barrières : juste la musique, la solidarité et l’esprit de Noël.
À l’origine de cet événement, on retrouve Glen Hansard, auteur-compositeur oscarisé et figure centrale de la scène folk irlandaise. Fidèle au poste, il était accompagné cette année de Danny O’Donoghue de The Script, mais aussi de nombreux autres artistes locaux venus prêter leur voix à la cause. Parmi eux : The Riptide Movement, Danny O’Reilly des Coronas ou encore Shobsy, tous réunis pour transformer Grafton Street en véritable cathédrale rock à ciel ouvert.
Le moment le plus émouvant de la soirée restera sans doute l’interprétation de "Fairytale Of New York", hymne intemporel signé The Pogues et Kirsty MacColl. Une version chargée d’émotion, durant laquelle Imelda May a tenu à souhaiter « un joyeux anniversaire pour demain » à Shane MacGowan, disparu mais toujours omniprésent dans le cœur des Irlandais.
Au-delà de la musique, Bono a profité de cette apparition pour rappeler son engagement de longue date pour la paix et la justice sociale. Un combat qu’il mène parfois au prix de vives critiques, notamment de la part de Roger Waters, qui n’a jamais mâché ses mots à l’égard du leader de U2. Mais fidèle à lui-même, Bono ne répond pas par la polémique : il agit.
Il a tenu à rendre hommage aux employés licenciés de l’USAID, soulignant l’importance de l’aide humanitaire et du soutien aux populations les plus vulnérables. Un message fort, livré sans détour, dans un contexte mondial toujours plus tendu.
Qu’on l’adore ou qu’on le critique, une chose est sûre : Bono reste un artiste engagé, profondément humain, pour qui la musique n’a jamais été un simple divertissement. À Dublin, loin des stades et des lasers, il a rappelé que le rock peut encore être un acte de solidarité, de résistance et d’espoir.
Et quelque part, au coin d’une rue illuminée de Noël, U2 a de nouveau prouvé que son chanteur n’a jamais cessé d’y croire.
































