Elton John raconte les funérailles de Freddie Mercury : "C’était vraiment démoralisant et choquant"

Elton John raconte les funérailles de Freddie Mercury : "C’était vraiment démoralisant et choquant"

Les obsèques du chanteur de Queen ont eu lieu le 27 novembre 1991. Son grand ami Elton John raconte cette journée.

Par une matinée froide et brumeuse du 27 novembre 1991, l’atmosphère autour d’une petite chapelle d’une église londonienne était lourde, presque irréelle. C’est là que se déroulèrent les obsèques de Freddie Mercury, disparu trois jours plus tôt, le 24 novembre 1991, à seulement 45 ans. Malgré l’immensité de son héritage musical, la cérémonie fut d’une intimité rare : seules 35 à 40 personnes avaient été conviées. Parmi elles, ses parents, les trois autres membres de Queen, Elton John, et quelques proches triés sur le volet.

La cérémonie, entièrement menée par des prêtres zoroastriens, se déroulait en langue avestique, conformément à la tradition religieuse dans laquelle Freddie – né Farrokh Bulsara – avait été élevé. Le contraste était saisissant : un artiste célébré sur les plus grandes scènes du monde, honoré ce jour-là dans un silence presque mystique. Les prêtres ne s’exprimaient en anglais que pour inviter l’assistance à se lever et à s’asseoir, créant un rituel aussi solennel que déroutant.

Ce jour-là, parmi les quelques silhouettes recueillies, se tenait Elton John, un ami de Freddie depuis près de vingt ans. Une amitié faite de flamboyance, de confidences, d’excès et d’un humour privé, où Freddie devenait “Melina” et Elton “Sharon”. Deux icônes, deux vies parallèles, souvent chaotiques, toujours liées par un profond respect.

Pour Elton, cette cérémonie reste gravée dans sa mémoire – et pas seulement pour sa charge émotionnelle. Il l’a décrite comme particulièrement « déprimante » et d’une grande violence intérieure :

« Après sa mort, je crois que les funérailles ont eu lieu en novembre et nous sommes allés au crématorium de Kensal Rise. Freddie était parsi, il était persan, et toute la cérémonie était en parsi, une langue que ni nous, ni les membres du groupe venus lui rendre hommage, ne comprenions. C'était vraiment très démoralisant et bouleversant. »

Ce moment d’adieu, à la fois solennel, étrange et profondément émouvant, symbolise à lui seul la dualité de Freddie Mercury : une star mondiale, mais aussi un homme façonné par une culture discrète et une spiritualité que peu de ses proches connaissaient réellement.

Plus de trente ans après cette matinée brumeuse, les mots d’Elton John rappellent à quel point la disparition de Freddie Mercury fut un choc – non seulement pour des millions de fans, mais aussi pour ceux qui l’avaient aimé de près, derrière les projecteurs.

Lucas.B