Cette lettre de Kurt Cobain que Neil Young n’a jamais oubliée : "Il vaut mieux brûler rapidement que de s'éteindre lentement."

Cette lettre de Kurt Cobain que Neil Young n’a jamais oubliée : "Il vaut mieux brûler rapidement que de s'éteindre lentement."

Le 5 avril 1994, Kurt Cobain, icône du grunge et voix tourmentée de Nirvana, met fin à ses jours. À côté de lui, une lettre d’adieu : un texte bouleversant pour Neil Young.

À la fin de cette lettre, une phrase résonne encore, trente ans plus tard :

"Il vaut mieux brûler rapidement que de s’éteindre lentement."

Tirée du titre My My, Hey Hey (Out of the Blue) de Neil Young, elle va hanter le légendaire auteur-compositeur canadien.

Un symbole tragique

À l’origine, Neil Young écrivait ces mots comme une célébration du rock’n’roll vivant, rebelle, incandescent. Dans ses interviews, il expliquait :

"Le rock’n’roll, c’est maintenant. Il doit rester vrai, immédiat, et ne jamais s’éteindre."

Mais reprise par Kurt Cobain dans un contexte de désespoir, cette phrase prend un tout autre sens. Neil Young, bouleversé, confiera plus tard avoir été profondément touché de voir ses paroles associées à la fin tragique de l’un des artistes les plus influents de sa génération.

"J’ai essayé de le contacter pour l’aider"

Quelques années après le drame, Neil Young révélera au Guardian avoir tenté de joindre Kurt Cobain dans les semaines précédant sa mort :

"J’ai essayé de le contacter pour lui dire de jouer seulement quand il en avait envie. J’aurais aimé pouvoir l’aider, lui rendre les choses un peu plus légères."

Malheureusement, leurs chemins ne se croiseront jamais. Quelques mois plus tard, Young entrera en studio à Los Angeles avec Crazy Horse pour enregistrer un album qui deviendra un hommage discret mais puissant : Sleeps With Angels (1994).

Sleeps With Angels, un cri silencieux

Sur cet album, Neil Young ne cite jamais directement le nom de Kurt Cobain. Mais tout y fait écho : les sonorités sombres, la mélancolie, le deuil d’une génération.

"Il y a tellement de situations différentes racontées dans Sleeps With Angels. Certaines scènes sont tristes", expliquera-t-il sobrement.

Le titre même - Dormir avec les anges - semble une métaphore de cette perte, une manière pudique de transformer la douleur en création.

Bref, trente ans plus tard, leur lien continue d’émouvoir. Une phrase, une chanson, un silence.

 

Stella Martinez