Iron Maiden : Adrian Smith dénonce la précarité dans le rock, "Très peu de gens vivent de leur musique"

Iron Maiden : Adrian Smith dénonce la précarité dans le rock, "Très peu de gens vivent de leur musique"

Vivre de la musique est vraiment un privilège de nos jours.

Iron Maiden est en pleine transition. Alors que le groupe légendaire de hard rock célèbre ses 50 ans de carrière, 2025 s’annonce comme une année charnière : un nouveau livre et un documentaire sont en préparation pour rendre hommage à cette incroyable longévité. Mais derrière les projecteurs et les tournées mondiales, des changements majeurs sont en train de s’opérer.

Récemment, c’est le départ du batteur Nicko McBrain qui a secoué les fans. Un pilier du groupe depuis 1982, remplacé désormais par Simon Dawson, un nom moins connu mais déjà validé par Bruce Dickinson lui-même : "Il le fait brillamment", a-t-il déclaré. Une nouvelle ère débute, mais une réalité bien plus sombre occupe aussi les pensées du groupe.

Dans une interview accordée à AMFM Magazine, le guitariste Adrian Smith a tenu à dénoncer la précarité qui gangrène le monde de la musique, en particulier dans le rock :

“Tu peux jouer autant que tu veux, t’amuser, avoir un groupe. Mais si tu veux en faire ta vie, c’est une autre histoire. Il faut s’y consacrer entièrement. Tu peux passer ce que beaucoup considèrent comme les plus belles années de ta vie, de la fin de ton adolescence à la fin de la vingtaine, à essayer de réussir… et ne jamais y arriver.”

Un témoignage brutal, mais lucide. Car même avec un tube, les revenus ne suivent plus :

“Si tu considères qu’avoir réussi, c’est gagner de l’argent, très peu y arrivent. Sauf si tu fais partie d’un groupe du Top 40. Même des groupes avec des tubes ont du mal à s’en sortir, parce que plus personne n’achète de disques. L’argent est rare. C’est très, très difficile.”

Des propos qui tranchent avec le confort financier que peut se permettre Iron Maiden, après des décennies de succès et une fanbase mondiale fidèle. Mais Adrian Smith refuse d’ignorer le sort des jeunes artistes :

“Tu dois presque avoir un sponsor. Avant, les maisons de disques finançaient les groupes jusqu’à ce qu’ils puissent gagner de l’argent. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus compliqué.”

Dans un paysage musical où le streaming a remplacé l’achat d’albums, et où les concerts deviennent de plus en plus coûteux à produire, les musiciens indépendants peinent à survivre. Et si Iron Maiden reste une machine de guerre sur scène comme en studio, le constat est sans appel : le rock n’est plus ce tremplin vers une vie rêvée pour la majorité de ceux qui s’y lancent.

Un rappel percutant, signé Adrian Smith, que derrière les riffs et les amplis, la réalité est souvent bien moins glorieuse.