Ils ont traversé les décennies, défié les modes, les courants, les polémiques. U2, c’est plus qu’un groupe : c’est une institution vivante du rock mondial. Et même si certains aiment les détester, personne ne peut nier leur capacité à sortir des hymnes générationnels à la chaîne. Des stades pleins, des hits en rotation constante, et une discographie aussi massive que respectée.
Et au sommet de tout ça, il y a Bono. Le frontman à la voix reconnaissable entre mille vient de révéler dans le podcast Award Chatter la chanson dont il est le plus fier. Non, ce n’est pas Sunday Bloody Sunday. Ni One. Pas même Where The Streets Have No Name.
La gagnante ? Vertigo, la bombe d’ouverture de l’album How To Dismantle An Atomic Bomb, sortie en 2004.
« C’est la façon dont cette chanson nous connecte au public », balance Bono. « Le groupe a un son incroyable sur ce titre. Et pour une fois, j’ai l’impression que ma voix est enfin à la hauteur. »
Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, Bono ne s’est pas toujours considéré comme un vrai chanteur. À ses débuts, il doutait. Beaucoup. Jusqu’à ce qu’un certain Robert Palmer (oui, celui de Addicted to Love) lui balance un conseil aussi cash que salvateur. Après avoir croisé Adam Clayton, le bassiste de U2, Palmer lâche :
« Mon Dieu, pourquoi tu ne dis pas à ton chanteur de baisser un peu le ton ? Il se rendrait service – et nous aussi. »
Claque. Révélation. Bono comprend alors qu’il n’a pas besoin de surjouer le leader rock des années 70, façon Ramones sous amphèts. Il baisse d’un cran, ajuste le tir, affine sa technique vocale, et c’est là que la magie opère. Avec Vertigo, il réussit ce qu’il appelle une fusion parfaite entre retenue et puissance. Une chanson nerveuse, tendue, mais parfaitement contrôlée.
Le reste du mérite ? Il le donne à leur producteur, Steve Lillywhite, qui leur glisse un jour ce conseil en or :
« Jouez-la comme si vous étiez dans un tout petit club. »
Pas de fioritures. Juste du rock brut, direct au cœur. Et ça marche. Le morceau explose dans les charts, devient un pilier de leurs lives, et lance U2 dans un nouveau chapitre musical.
Bref, Vertigo, c’est plus qu’un tube. C’est le moment où Bono dit être devenu, enfin, un vrai chanteur.