Slash : Son expérience catastrophique avec Velvet Revolver, "je n'ai rien de positif à dire sur cette expérience"

Slash : Son expérience catastrophique avec Velvet Revolver, "je n'ai rien de positif à dire sur cette expérience"

Et pourtant sur le papier, c'était un groupe avec un fort potentiel !

Au début des années 2000, l’avenir de Guns N’ Roses semblait définitivement scellé. Les tensions entre Axl Rose et le reste du groupe avaient atteint un point de non-retour — à tel point qu’à la question de savoir s’il repartirait un jour en tournée avec ses anciens compagnons, le chanteur avait lâché un cinglant : « Pas de cette vie. »
Face à cette impasse, Slash, lassé de l’inaction et des conflits, décide de se lancer dans une nouvelle aventure : Velvet Revolver.

Le rêve du supergroupe

Avec Audioslave — né de la fusion entre des membres de Rage Against the Machine et Chris Cornell de Soundgarden —, Velvet Revolver s’impose rapidement comme le supergroupe le plus excitant des années 2000.
Le line-up est impressionnant : Slash à la guitare, Duff McKagan et Matt Sorum (tous deux ex-Guns N’ Roses) à la section rythmique, et Scott Weiland, le charismatique frontman de Stone Temple Pilots, au chant. Le poste n’a pourtant pas été obtenu sans concurrence : Ian Astbury de The Cult aurait lui aussi passé une audition.

Le premier titre enregistré par Slash et Weiland est une reprise de « Money » de Pink Floyd, utilisée sur la bande originale du film Hulk (2003). Rapidement, le groupe entre en studio pour plancher sur son premier album, Contraband.

Entre génie et chaos

Slash a alors un stock de riffs prêt à faire trembler les amplis. Mais travailler avec Scott Weiland s’avère un véritable parcours du combattant.
Le chanteur, en proie à de graves problèmes de dépendance, enchaîne les arrestations et les séjours en cure de désintoxication. Un juge lui impose même une réhabilitation stricte, limitant drastiquement le temps passé en studio.

« Velvet Revolver n’était pas amusant. Je n’ai rien de positif à dire sur cette expérience, si ce n’est que nous avons enregistré de superbes chansons », confiera plus tard Slash, amer.

Pourtant, le succès est immédiat. Le single « Slither » propulse Velvet Revolver en tête des charts américains, et Contraband se vend à plus de quatre millions d’exemplaires dans le monde. Un exploit pour un groupe né d’un chaos presque permanent.

L’illusion de la rédemption

En 2007, Scott Weiland tente de se reprendre en main. Sobre pour la première fois depuis longtemps, il rejoint le groupe en studio pour enregistrer Libertad, qu’il qualifiera plus tard comme « l’un des trois seuls albums de ma carrière que j’ai écrits sobrement ».
L’album atteint la cinquième place des charts, confirmant le statut de Velvet Revolver comme une force du rock moderne.

Mais la tournée qui suit tourne court. À Glasgow, en plein concert, Weiland annonce sans prévenir que son aventure avec le groupe est terminée. Il retourne chez Stone Temple Pilots, avant d’en être renvoyé en 2013. Puis il fonde The Wildabouts, un projet interrompu brutalement par sa mort tragique le 3 décembre 2015, retrouvé sans vie dans son bus de tournée dans le Minnesota.

« J’ai passé du temps avec lui à un moment fou, mais sa mort m’a vraiment choqué », confiera Slash, marqué par la disparition d’un compagnon de route aussi talentueux que torturé.

La fin d’un rêve, le retour aux sources

La disparition de Scott Weiland scelle le destin de Velvet Revolver, groupe au potentiel immense mais miné par les excès et les démons de son chanteur.
Slash et Duff McKagan tenteront bien de relancer la machine, auditionnant plusieurs voix — Corey Taylor de Slipknot compris —, sans jamais retrouver la magie des débuts.

Finalement, en 2016, c’est le grand retour aux origines : Slash, Duff, et Axl Rose se réconcilient et repartent ensemble sur les routes avec Guns N’ Roses.
Ironie du sort, ce que Slash cherchait à recréer avec Velvet Revolver — l’énergie brute, la fraternité, le feu du rock’n’roll —, il le retrouvera là où tout avait commencé.