Le 26 juin 2003, une tempête inattendue s’abat sur les membres de Deep Purple. Ce jour-là, le groupe légendaire du hard rock britannique dévoile le nom de son prochain album studio. Et le verdict tombe comme un couperet : "Bananas". Un mot simple, banal, presque burlesque… bien trop léger pour les fans d’un groupe aussi mythique. Résultat ? Une déferlante de mails de mécontentement s’abat sur la boîte de réception du management.
Pour beaucoup, ce titre frôle le ridicule. Comment les auteurs de "Smoke on the Water", véritable hymne du rock des années 70, peuvent-ils oser baptiser un opus aussi sérieusement attendu d’un nom évoquant un fruit exotique ? Certains parlent de trahison, d'autres de mauvaise blague. Le public, attaché à l'aura sombre et puissante du groupe, n’y voit qu’un geste déplacé, voire une preuve de déconnexion.
Et pourtant, derrière ce choix surprenant, se cache une anecdote presque banale : en tournée, les membres du groupe auraient aperçu un cargo rempli de bananes, et de là est née une blague récurrente qui a fini par devenir… le titre de l’album. Un humour potache que le groupe assume, mais qui n’a clairement pas fait rire tout le monde.
Sorti en août 2003, "Bananas" devient le 17e album studio de Deep Purple. C’est aussi le premier sans Jon Lord, claviériste historique, remplacé par Don Airey. Si les critiques sont partagées, certains saluent la modernité de l’album et ses sonorités plus énergiques, d'autres regrettent une époque révolue. Mais malgré le tollé, Deep Purple reste fidèle à lui-même : libre, imprévisible, et surtout, toujours là.
Cette controverse rappelle une chose : dans le rock, chaque détail compte — même le nom d’un album peut devenir un champ de bataille entre l’héritage et la prise de risque.