Bruce Springsteen raconte les coulisses du biopic avec Jeremy Allen White !

Bruce Springsteen raconte les coulisses du biopic avec Jeremy Allen White !

Le boss était très investi lors du tournage !

« Il ne s'agit pas de moi, de toi, de disques d'or et de hit-parades. Il s'agit de Bruce Springsteen. Ce sont les chansons sur lesquelles il veut travailler maintenant. » Dès les premières secondes de la bande-annonce de Springsteen: Deliver Me From Nowhere, le ton est donné : ce biopic ne sera pas un conte de fées rock'n'roll, mais un plongée intime dans l’âme du Boss, au moment le plus sombre de sa carrière.

Dans une des scènes les plus bouleversantes, Jeremy Strong, qui incarne Jon Landau, ami et manager de longue date de Bruce, se heurte à l'incompréhension d'un directeur de maison de disques. Pourquoi le plus grand auteur-compositeur rock de son temps aurait-il choisi de s’enfermer seul, dans une maison du New Jersey, avec une simple guitare, un harmonica et un enregistreur Tascam, pour composer un disque rugueux, dépouillé, sans aucun vernis commercial ?

« Quand il était enfant, il y avait un trou dans le sol de la chambre de Bruce. Ça ne devrait pas être comme ça… Avec ces chansons, Bruce essaie de réparer ce trou. Quand il aura fini de réparer sa vie, il réparera le monde entier. » Cette réplique, déchirante, résume à elle seule l’essence de Nebraska, l’album culte de 1982, et le cœur du film.

Réalisé par Scott Cooper, Deliver Me From Nowhere explore certains des moments les plus douloureux de la vie de Springsteen. À 75 ans, Bruce a accepté de revivre devant la caméra son enfance marquée par la dureté d’un père distant, son dévouement total à la musique, et les ténèbres qui ont traversé sa carrière. Après le triomphe de Born to Run (1975), l'intensité de Darkness on the Edge of Town (1978), et le succès populaire de The River (1980), il a choisi de tout quitter pour se retrouver seul, et enregistrer les démos brutes de Nebraska : « Je veux que ça sonne comme si j’étais seul dans une pièce », confie-t-il dans une scène clé à son ingénieur du son, Mike Batlan.

Le rôle-titre est porté par Jeremy Allen White, 34 ans, récemment acclamé pour The Bear. Springsteen a salué son respect et sa sensibilité :
« Il s’est montré très compréhensif et tolérant avec moi pendant les jours où j’étais sur le plateau. Je lui ai dit : Jeremy, si à un moment donné ma présence te dérange, regarde-moi et je m’en vais. » Et d’ajouter : « Quand il y avait des scènes très personnelles, je ne venais pas. Je restais à la maison. » Une discrétion rare, à l’image du perfectionnisme discret mais exigeant du Boss.

Au-delà de la reconstitution fidèle, Deliver Me From Nowhere pourrait bien devenir un classique du genre, tant la bande-annonce laisse transparaître la puissance émotionnelle du récit et la qualité de l’interprétation. Un film qui ne se contente pas de glorifier une légende : il interroge l’homme derrière l’icône.

En parallèle, Bruce évoque aussi ce que représente le live, après cinquante ans sur scène :
« Lorsqu’on enregistre un album, on est dans un environnement hermétique. Ensuite, on sort et on doit jouer ces chansons devant un public, et cela peut être une expérience vraiment effrayante… » Car c’est là, sur scène, que les chansons révèlent leur vérité, filtrées par les émotions du public.

Et s’il ne devait rester qu’une phrase pour résumer l’éthique de Springsteen, ce serait peut-être celle-ci :
« Il faut créer une connexion immédiate avec le public… Si vous allez sur scène sans imaginer à quoi ressemblera cette connexion, elle n’arrivera jamais. Vous passerez trois heures très tristes et vous vous direz : OK, je suis un imposteur. »

À travers ce biopic, Bruce Springsteen ouvre une nouvelle porte sur sa légende, mais surtout, il nous rappelle que la musique, avant d’être un métier ou une industrie, est une quête de vérité.