Le 12 juin 2008, Coldplay sortait "Viva La Vida or Death and All His Friends", un album qui allait non seulement marquer un tournant dans la carrière du groupe britannique, mais aussi bousculer les codes du rock grand public. Dix-sept ans plus tard, cet opus reste un modèle de réinvention musicale, entre audace artistique et succès planétaire.
Un virage radical
À l’époque, Coldplay est connu pour ses ballades mélancoliques et ses tubes comme "Clocks" ou "Fix You". Mais avec Viva La Vida, le groupe opère un virage audacieux. Exit les guitares planantes et les refrains prévisibles : place aux arrangements orchestraux, aux influences baroques et aux expérimentations sonores. Le producteur Brian Eno, véritable alchimiste sonore, insuffle une dimension artistique nouvelle à Coldplay, qui assume enfin de sortir des sentiers battus.
Une révolution esthétique et musicale
Dès les premières notes de "Life in Technicolor", le ton est donné : le rock rencontre la musique de film, les percussions tribales se mêlent aux claviers épiques, et les morceaux deviennent des mini-symphonies. Le tout est habillé d’une imagerie révolutionnaire, tant visuelle que thématique.
La pochette, inspirée de "La Liberté guidant le peuple" de Delacroix, annonce un album politique, romantique et symbolique, loin de la pop édulcorée de leurs débuts.
Des titres devenus cultes
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"Viva La Vida", hymne majestueux porté par un orchestre de cordes, retrace la chute d’un roi déchu. Le morceau deviendra un tube mondial, décrochant un Grammy Award et s’imposant comme l’un des titres emblématiques de la décennie.
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"Violet Hill", plus rugueux, s’attaque à l’absurdité des conflits et impose un son plus brut.
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"Lost!", entre orgue et percussions, propose une introspection spirituelle puissante, tandis que "Lovers in Japan / Reign of Love" offre un voyage onirique à deux temps.
Un raz-de-marée critique et commercial
L’album est un succès fulgurant : n°1 dans plus de 30 pays, plus de 10 millions d’exemplaires vendus, et une tournée mondiale triomphale. Viva La Vida devient l’album le plus vendu de 2008, et prouve qu’un groupe de rock peut encore innover tout en dominant les charts.
Mais plus encore, il redéfinit ce que peut être le rock au XXIe siècle : moins centré sur les guitares, plus ouvert à l’expérimentation, aux textures sonores complexes et aux messages universels.
À l’heure où Viva La Vida souffle ses 17 bougies, il reste une pièce maîtresse de l’histoire du rock moderne. Un album qui a osé, surpris, divisé parfois, mais qui a surtout prouvé que Coldplay n’était pas qu’un groupe à ballades, mais bien une force créative capable de retourner l’industrie.