Rolling Stones : "Some Girls" fête ses 47 ans, retour sur l’un des albums historiques du groupe mais controversé

Rolling Stones : "Some Girls" fête ses 47 ans, retour sur l’un des albums historiques du groupe mais controversé

L’occasion parfaite de revenir sur cet opus à la fois mythique et scandaleux, qui a marqué un tournant artistique pour le groupe britannique.

Le 9 juin 1978, les Rolling Stones sortaient "Some Girls", un disque coup de poing qui allait non seulement relancer leur carrière, mais aussi secouer la scène rock internationale. En ce mois de juin 2025, l’album fête ses 47 ans : l’occasion parfaite de revenir sur cet opus à la fois mythique et scandaleux, qui a marqué un tournant artistique pour le groupe britannique.

Un retour au sommet pour les Rolling Stones

À la fin des années 1970, les Rolling Stones font face à une concurrence féroce : la scène punk explose, la disco domine les charts, et les critiques les accusent de perdre leur énergie. Avec "Some Girls", le groupe montre qu’il a encore la rage. En mêlant rock, punk, disco et country, ils livrent un album éclectique, percutant et résolument moderne.

Le morceau "Miss You", inspiré par les rythmes disco de l’époque, devient un tube planétaire. D'autres titres comme "Beast of Burden", "Respectable" ou encore "Shattered" témoignent d’un son brut et d’une énergie retrouvée.

Une pochette qui déclenche la polémique

Si "Some Girls" est salué pour sa musique, il fait tout autant parler de lui pour sa pochette originale, rapidement retirée du marché. Imaginée par l’artiste Peter Corriston, la jaquette parodie une vieille publicité de perruques, avec des visages féminins célèbres — insérés dans les trous d’un carton — aux côtés de ceux des Stones.

Parmi ces visages, on reconnaît Marilyn Monroe, Lucille Ball, Raquel Welch, Farrah Fawcett ou encore Judy Garland. Problème : aucune de ces célébrités (ou leurs ayants droit) n’avait donné son autorisation.

Les premières plaintes ne tardent pas à tomber. Lucille Ball menace de poursuivre le groupe, et les ayants droit de Marilyn Monroe montent immédiatement au créneau. L’image de l’icône hollywoodienne étant strictement protégée, l’affaire prend rapidement de l’ampleur.

Résultat : la maison de disques retire la pochette et la remplace par une version censurée, où les visages sont masqués ou remplacés par des silhouettes colorées.

Un album féministe ou sexiste ?

Outre la pochette, certaines paroles de l’album — notamment la chanson "Some Girls" — ont été jugées sexistes et provocantes, en particulier par des militantes féministes afro-américaines. Mick Jagger s’est défendu en invoquant une forme de satire sociale, mais la polémique a participé à renforcer la réputation sulfureuse du disque.

Un classique du rock, malgré (ou grâce à ?) la controverse

Aujourd’hui encore, "Some Girls" reste l’un des albums les plus vendus des Rolling Stones (plus de 6 millions d’exemplaires écoulés rien qu’aux États-Unis). Il est considéré comme l’ultime grand chef-d’œuvre studio du groupe par de nombreux critiques, et son influence se fait sentir dans toute la génération rock post-70’s.

47 ans plus tard, "Some Girls" continue d’incarner le mélange explosif entre provocation, génie musical et scandale médiatique — trois ingrédients qui font des Rolling Stones une légende vivante du rock’n’roll.