Le 2 juin 2005, alors que Franz Ferdinand est en pleine ascension internationale avec ses tubes dansants à la croisée du post-punk et de la new wave, leur chanteur et guitariste Alex Kapranos vit une mésaventure digne d’un thriller d’espionnage. En voyage en Russie, l’artiste britannique d'origine grecque se fait arrêter par la police russe, soupçonné... d’être un agent secret du MI6.
La raison de ce malentendu ? Kapranos voyage ce jour-là sous son véritable nom, Alexander Huntley. Ce patronyme, peu connu du grand public, est pourtant porté par un espion britannique réel, impliqué dans une affaire de vol de secrets russes dans les années 90. C’est donc ce nom qui alerte les autorités russes, persuadées d’avoir mis la main sur un homme de l’ombre revenu en mission sur leur territoire.
Malgré son look de rockeur et sa guitare en bandoulière, les policiers ne sont pas convaincus. Il faudra que Kapranos insiste sur la différence d’âge – 13 ans le séparent de l’agent Huntley – pour que les autorités commencent à douter de leur méprise. Un rapide recoupement finit par innocenter le chanteur, qui est libéré sans poursuite.
Cette anecdote, racontée plus tard par Kapranos lui-même dans diverses interviews, souligne l’ironie du destin : qui aurait cru qu’un musicien en tournée pourrait être pris pour un espion international ? Une histoire à la croisée de James Bond et de MTV, qui renforce encore un peu plus l’aura mystérieuse et décalée de Franz Ferdinand, à l’époque en pleine promotion de leur deuxième album, You Could Have It So Much Better, sorti quelques mois plus tard en octobre 2005.
Depuis, l’histoire est devenue l’une des plus insolites du rock britannique des années 2000. Elle prouve une chose : avec Alex Kapranos, même les douaniers ne sont pas à l’abri d’un bon riff... ou d’une méprise explosive.