Genesis : La véritable histoire entre Phil Collins et Peter Gabriel après le départ de ce dernier

Genesis : La véritable histoire entre Phil Collins et Peter Gabriel après le départ de ce dernier

Une relation toujours basée sur le respect !

Le 26 mars 2022, la légende Genesis tirait sa révérence lors d’un ultime concert à Londres. Parmi le public, un spectateur n’a laissé personne indifférent : Peter Gabriel, fondateur du groupe en 1967, était là pour assister à la fin d’une aventure qu’il avait lui-même initiée. « J'ai participé à la naissance du groupe, il me semblait juste d'assister à sa fin. C'était un rite de passage », a-t-il déclaré. Une présence symbolique, mais surtout révélatrice d’une relation unique dans l’histoire du rock.

Une séparation sans drame

Lorsque Peter Gabriel quitte Genesis en 1975, au sommet de leur période progressive, juste après l’ambitieux double album The Lamb Lies Down on Broadway, beaucoup s’attendent à une implosion. Au contraire, Genesis va se réinventer. Loin de s’écrouler, le groupe se transforme, adoptant peu à peu une esthétique plus pop et électronique, avec Phil Collins passant de l’ombre à la lumière. Une mue radicale qui n’a jamais fait vaciller le respect mutuel entre Gabriel et ses anciens compagnons.

« Quitter le groupe était le bon choix », confiera plus tard Peter Gabriel. « Cela a donné à chacun un peu plus d’espace et a placé Phil au centre du projet. » De son côté, Collins n’a jamais exprimé d’amertume, bien au contraire. Il a toujours salué la créativité de Gabriel, ce frontman charismatique à la théâtralité unique et à la plume littéraire. Mieux encore, il a contribué à certains titres de Peter Gabriel III (1980), en assurant la batterie et les percussions, notamment sur l’engagé et culte Biko.

Le miracle de Milton Keynes

Mais au-delà des mots, l’histoire entre Gabriel et Genesis est marquée par un geste rare dans un univers où les egos s’entrechoquent souvent : l’acte de solidarité du 2 octobre 1982. Ce jour-là, Peter Gabriel organise la deuxième édition de son festival WOMAD, consacré aux musiques du monde. Malgré une programmation audacieuse (Echo & the Bunnymen, Imrat Khan, les Chieftains, les Drummers of Burundi), l’événement est au bord du naufrage financier.

C’est alors que Phil Collins, Tony Banks, Mike Rutherford et même Steve Hackett – qui avait quitté le groupe en 1977 – décident de se réunir. Le temps d’un concert, Genesis au grand complet revient sur scène, le tout dans le plus pur esprit Gabriel : ce dernier surgit d’un cercueil, acclamé par 47 000 fans. Une réunion unique dans les annales du rock, autant par sa surprise que par son intention : sauver l’initiative humaniste et artistique de leur ancien camarade.

« J’ai passé les sept dernières années à essayer de ne plus être membre de Genesis, et je ne pense pas qu’ils auraient choisi de retravailler avec moi à ce stade de leur carrière », confiera Gabriel. « Mais je suis extrêmement reconnaissant envers mes anciens camarades de groupe pour ce qu’ils ont fait. »

Respect mutuel et chemins parallèles

Si Peter Gabriel n’a plus jamais interprété de chansons de Genesis lors de ses tournées solo, préférant tracer sa propre voie entre art-rock, musique du monde et innovation technologique, la connexion avec Phil Collins est restée intacte. Ni jalousie, ni rancune : seulement deux carrières brillantes, construites côte à côte, dans des directions différentes mais sans jamais rompre le lien.

Un respect rare, sincère, que le dernier concert de Genesis en 2022 est venu couronner. Peter Gabriel, spectateur discret mais profondément ému, refermait avec dignité un chapitre fondateur de sa vie. Et Phil Collins, affaibli par les années mais toujours charismatique, saluait une dernière fois une aventure collective qui, même dans la séparation, n’a jamais cessé d’être unie.