Il suffit de quelques notes pour reconnaître un riff d’Angus Young. Simple, brut, efficace : le guitariste d’AC/DC n’a jamais eu besoin de démonstration technique pour faire vibrer des stades entiers. Ses compositions, souvent jugées répétitives voire simplistes, dégagent pourtant une signature unique. Un style immédiatement identifiable, qui fait la force du groupe australien depuis plus de quarante ans.
Angus lui-même en joue avec une franchise qui force le respect :
« J’en ai vraiment marre d’entendre les gens dire qu’on a fait 11 albums qui sonnent exactement pareil. En fait, on en a fait 12 qui sonnent exactement pareil ! »
Le ton est donné. Mais loin de s’excuser de cette constance, le guitariste l’assume pleinement :
« Chaque disque sonne exactement comme AC/DC. Et personne d’autre. Nous sommes un groupe de rock. Nous sommes bruyants, perturbateurs et étranges. »
Si Brian Johnson n’a pas hésité à rendre hommage à Axl Rose des Guns, Angus Young est moins tendre avec certains guitaristes. Pour Angus Young, l’essentiel est là : faire du rock sans compromis. Mais récemment, le guitariste au short légendaire a fait parler de lui en s’attaquant frontalement à une figure sacrée de la guitare : Eric Clapton.
"Clapton est surévalué"
Souvent surnommé « God » par ses fans, Eric Clapton est l’un des rares musiciens intronisés trois fois au Rock and Roll Hall of Fame. Des groupes mythiques comme Cream aux ballades bluesy de sa carrière solo, sa réputation n’est plus à faire… sauf pour Angus Young.
Dans une interview incendiaire, le leader d’AC/DC a clairement exprimé son ras-le-bol des louanges à répétition adressées à Clapton :
« Clapton rassemble simplement des morceaux qu’il a empruntés à d’autres personnes, comme BB King et d’autres bluesmen, et les intègre dans une sorte de mix. »
Une attaque frontale, doublée d’une remise en question de son écriture :
« Le seul bon album qu’il ait jamais enregistré est Blues Breakers avec John Mayall, et quelques chansons avec Cream. Il a bâti sa réputation là-dessus. Je n’ai jamais compris pourquoi Clapton suscitait autant d’intérêt. »
Deux visions opposées de la guitare
Derrière cette déclaration polémique, c’est tout un clash de générations et de sensibilités musicales qui se dessine. Clapton est l’archétype du guitar hero bluesy, fluide, sophistiqué. Angus Young, lui, revendique une approche brute et instinctive : des riffs qui cognent, des solos furieux, une énergie scénique imparable.