Est-ce que dans la musique aussi, "c'était mieux avant" ? On aura tous au moins entendu une fois cette phrase, de la part de gens qui sont souvent un peu aigris et qui regrettent leurs jeunes années. Dans le monde du rock, du hard rock et du metal, on entend d'ailleurs souvent cette phrase, et c'est normal : il y a quelques années, tous ces genres issus de la culture rock dominaient les charts, alors qu'ils ont depuis perdu pas mal de terrain. Et pour Clown, membre fondateur du groupe Slipknot, il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour sauver le futur du metal.
Le niveau du metal "mainstream" a-t-il baissé ?
C'est lors d'une interview avec NME que Michael Shawn Crahan, qu'on connait mieux sous son identité de "Clown", un des leaders de Slipknot, s'est laissé aller à quelques confidences concernant son inquiétude pour l'avenir de la musique metal. Pour lui, il y a deux problèmes que rencontre sa musique : l'industrie ne semble plus vouloir prendre de risques sur les artistes qu'ils choisissent de mettre en avant, et surtout, on est en présence d'un vrai déficit de talent dans le metal. Il a commencé ses propos en parlant du groupe Sleep Token :
Ils ont leur créneau et ils font bien leurs affaires. Ce sont les fans qui décident en fin de compte. Il y a beaucoup de groupes horribles en ce moment, mais eux semblent travailler dur et avoir une base solide. S’ils ont ce qu’il faut pour y arriver, ils méritent tout ce qui leur arrive.
Le problème, c’est qu’il y a tellement de groupes horribles qui deviendront nos futures têtes d’affiche. La grande époque de la bonne musique est révolue pour l’instant. Nous subissons les conséquences de la technologie : tout le monde peut se lancer dans la musique aujourd’hui. Mais où sont les groupes qui se débrouillent seuls sans validation ?
Il prend ensuite l'exemple du groupe Bring Me The Horizon, qui, pour lui, est extrêmement talentueux mais qui n'est qu'une exception, qui devrait servir d'exemple aux autres groupes et à l'industrie :
Les groupes talentueux se retrouvent poussés dans ces nouvelles circonstances. Ils n’ont pas le choix, car sinon, nous n’aurons plus que des groupes médiocres qui ne vendront pas de billets.
Les financiers doivent oser prendre des risques pour pousser ces quelques bons groupes dans la bonne direction. Sans cela, on se retrouvera dans une situation critique pour les festivals et le futur du genre.
Il regrette ensuite l'omniprésence des réseaux sociaux, qui font la loi, avec comme conséquence que ce sont les groupes qui savent le mieux communiquer qui sont mis en avant, ce qui n'incite pas les musiciens à se concentrer sur leur musique pour la faire progresser. Un constat qui n'est pas tout à fait idiot, quand on y pense, même si ça fait sans doute un peu "vieux con"... Et vous, vous êtes d'accord avec "Clown" ?