Red Hot Chili Peppers : Quand John Frusciante passe des auditions pour Frank Zappa... et ça tourne en cauchemar !

Red Hot Chili Peppers : Quand John Frusciante passe des auditions pour Frank Zappa... et ça tourne en cauchemar !

Le guitariste des Red Hot a voulu rejoindre le groupe du légendaire Frank Zappa.

Parmi les légendes de la guitare, peu ont une trajectoire aussi brûlante, libre et chaotique que John Frusciante. Bien avant d’intégrer les Red Hot Chili Peppers et de marquer l’histoire du rock alternatif avec son jeu à fleur de peau, il a frôlé un tout autre destin… aux côtés de Frank Zappa. Une expérience qui aurait pu changer sa vie – mais qui s’est rapidement transformée en cauchemar.

Tout commence à l’âge de neuf ans, lorsque le jeune Frusciante découvre la guitare électrique grâce à "GI" (1979), l’unique album culte des Germs. Ce disque-punk aux allures de déflagration sonore devient son premier choc musical. Il se plonge alors dans l’univers de Jimi Hendrix, dont il apprend l’intégralité du répertoire dès l’âge de quatorze ans. « Son mode de vie, les femmes et tout ce qui lui est arrivé ont influencé son jeu plus que celui de tout autre musicien. Sa guitare était l'expression pure de sa personne », confiera-t-il plus tard à propos du maître de Woodstock.

Mais très vite, une nouvelle obsession se profile : Frank Zappa. À seize ans, Frusciante quitte le lycée pour s’inscrire au Guitar Institute of Technology de Los Angeles, avec en tête une ambition folle : rejoindre le groupe de ce compositeur de génie. Et comme dans un rêve, Zappa lance une série d'auditions pour un nouveau projet délirant : réunir un super-groupe de douze musiciens capables d’interpréter un répertoire de plus de 100 morceaux, mêlant rock, jazz, complexité rythmique et virtuosité technique. Une tournée qui donnera naissance à l’album "Broadway The Hard Way" (1988).

Mais très vite, le rêve vire au cauchemar pour Frusciante. Comme Steve Vai, il se présente aux auditions… mais le courant ne passe pas. Zappa, alors dans sa période la plus rigide et perfectionniste, ne tolère aucune improvisation, aucune transgression, aucun écart – tout l’inverse de ce que recherche le jeune guitariste fougueux. « Il était très grincheux, je n'aimais pas sa façon de traiter les gens », racontera Frusciante plus tard. « Je me suis dit : ce groupe est trop sérieux. Je veux être une rock star, écrire mes propres chansons, m'amuser et rencontrer des filles. Alors je suis parti sans jouer une seule note. »

Un refus instinctif… qui va changer sa vie.

Quelques mois plus tard, après le décès tragique de Hillel Slovak par overdose et la séparation explosive avec DeWayne McKnight (lequel menace même de brûler la maison d’Anthony Kiedis), les Red Hot Chili Peppers cherchent un nouveau guitariste. Frusciante, fan du groupe depuis ses 14 ans – époque à laquelle son prof de guitare l’avait emmené à un de leurs concerts – reçoit un appel de Flea. Et là, tout s’aligne.

« Tu veux faire partie du groupe ? » demande le bassiste.
« Oui, plus que tout au monde. » répond Frusciante.

La suite, on la connaît : des albums cultes, une signature sonore unique, et une alchimie magique entre Frusciante et les Red Hot qui redéfinira le rock des années 90 et 2000. Mais sans cette audition ratée avec Frank Zappa, jamais cette fusion explosive n’aurait eu lieu.

Comme quoi, le destin d’une légende peut parfois naître d’un refus.