“It’s the final countdown !” Impossible d'entendre ces mots sans lever le poing ou penser à un combat de boxe, un feu d’artifice ou une fin du monde grandiose. Le 26 mai 1986, le groupe suédois Europe balançait cette bombe rock aux claviers futuristes, devenue un classique instantané. Trente-neuf ans plus tard, retour sur l’histoire cosmique d’un titre aussi culte qu’inattendu.
À l’origine, “The Final Countdown” n’était qu’un simple riff de clavier imaginé par Joey Tempest dès 1981, sur un vieux synthétiseur Korg Polysix prêté par un pote. Le chanteur gardait la mélodie sous le coude, pensant un jour l’utiliser... comme intro de concert. Mais le succès planétaire allait lui donner une tout autre dimension.
Quand le groupe prépare son troisième album en 1985, Joey ressort le riff et le propose comme morceau d'ouverture. John Norum, le guitariste, n’est pas convaincu — il trouve le synthé trop “space”. Le label hésite aussi. Pourtant, tout le monde finit par s’aligner : ce sera le premier single de l’album. Et quel single.
Un carton mondial… malgré tout
Sortie le 26 mai 1986, “The Final Countdown” explose immédiatement : numéro 1 dans 25 pays, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suède. Même aux États-Unis, elle atteint la 8e place du Billboard.
Ironie du sort ? Le groupe était convaincu qu’il s’agissait d’un titre risqué. Le mélange de hard rock et de sonorités synthétiques était inédit pour eux. L’inspiration ? Joey Tempest avouera plus tard s’être laissé porter par “Space Oddity” de David Bowie et des lectures sur les voyages dans l’espace. D'où les paroles évoquant une humanité quittant la Terre pour une nouvelle aventure.
Le clip, tourné au Solnahallen à Stockholm devant des fans en délire, est une véritable capsule temporelle : cheveux décolorés, vestes à épaulettes, fumigènes, effets stroboscopiques… Bref, du glam 80’s dans toute sa splendeur. Aujourd’hui encore, il compte plus d’un milliard de vues sur YouTube, preuve que le kitsch peut devenir immortel.
Anecdotes galactiques
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John Norum a quitté le groupe peu après le succès de “The Final Countdown”, fatigué de l’orientation trop commerciale du son.
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Le morceau a été rejeté par plusieurs stations radio à sa sortie… avant d’être plébiscité par le public.
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Il a été utilisé dans des publicités, des films, des séries, des stades, des mariages, des enterrements, et même… dans l’espace. En 2008, l’astronaute suédois Christer Fuglesang l’a emporté à bord de la navette Endeavour.
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Il est devenu l’un des morceaux préférés des entraîneurs sportifs et des DJ de stades, avec son tempo parfait pour motiver les foules.
Une bénédiction… et un poids
Pendant longtemps, Europe a tenté de s’éloigner de “The Final Countdown”, craignant d’être réduits à un “one-hit wonder”. Pourtant, avec le temps, les membres ont appris à embrasser pleinement leur hymne galactique.
Joey Tempest le dit aujourd’hui avec fierté :
“C’est une chanson qui a pris vie au-delà de nous. Elle ne nous appartient plus, elle appartient au monde.”
À 39 ans, “The Final Countdown” n’a pas pris une ride. Mieux : elle est devenue un phénomène intergénérationnel. On la redécouvre dans les stades, sur TikTok, dans des jeux vidéo, ou simplement à fond dans une voiture à 3h du matin.
Un hymne apocalyptique pour soirées légendaires, un cri de guerre glam pour fans de rock et de paillettes : “The Final Countdown” est plus qu’un tube, c’est un monument du rock des années 80, un OVNI musical qui a su traverser les galaxies… et les décennies.