Korn : des débuts incroyables
Maintenant qu'on est en 2024, tout ça paraît un peu loin de nous et c'est difficile de mesurer l'impact d'un album de Korn sorti dans les années 90. Mais à l'époque, l'arrivée du groupe de nu metal américain a produit comme un séisme dans l'industrie musicale et dans les oreilles des auditeurs. Insolents, sans aucun tabous, complètement libres dans le sens artistique du terme, la sortie de "Korn", premier album du groupe paru en 1994, a provoqué un véritable raz-de-marée. Notamment dans les lycées du monde entier, avec des ado qui se sentaient enfin représentés dans leur mal-être. Pour Jonathan Davis, le chanteur du groupe, cet album a eu l'effet d'une délivrance.
Un album cathartique
En 2024, ce premier album de Korn fête donc ses 30 ans et à cette occasion, Metal Hammer a rendu publique une interview dans laquelle Jonathan Davis parle de l'effet qu'a eu sur lui la sortie de ce premier album. Un effet salvateur, pour celui qui se sentait au plus mal à l'époque, avec des expériences traumatisantes au lycée, mais aussi des blessures plus lointaines. On se souvient notamment l'avoir vu pleurer sur scène lorsqu'il chantait des titres comme "Daddy", par exemple, qui parlent d'abus.
Pleurer n’est pas un signe de faiblesse ou de manque de virilité ; c’est quelque chose de sain, mentalement et physiquement. Quand j’entends quelqu’un dire à un garçon d’arrêter de pleurer parce qu’il est un garçon, ça me fait bouillir de l’intérieur.
Pour lui, pleurer permet justement de se libérer de la douleur causée par ses émotions. A l'époque, on disait aussi à Jonathan Davis qu'il fallait absolument qu'il boive, comme tant d'autres rockeurs, sinon il ne rencontrerait jamais le succès. Mais le chanteur avait déjà d'autres passe-temps bien plus importants à l'époque, comme son fils par exemple.
On m’a dit dès le début : ‘Si tu ne bois pas, ça ne va pas marcher !’. Je ne pouvais pas rentrer chez moi ivre, avec un enfant qui dépendait de moi.
La sortie de cet album, puis les tournées et la notoriété qui ont suivi, ont aidé le chanteur de Korn à grandir personnellement, en l'aidant à transformer sa douleur en force et en quelque chose de positif, tout en se libérant des stéréotypes toxiques liés à la masculinité. Quand on dit que la musique adoucit les moeurs, ça n'est pas qu'un proverbe !