Josh Homme, leader de Queens of the Stone Age, n’a jamais mâché ses mots. Invité récemment dans un épisode du podcast de l’humoriste et acteur américain Bill Burr, Bill Burr Thursday Afternoon, il s’est livré sans filtre sur sa vision de la créativité, du succès, de la célébrité et de l’évolution du rock. Le musicien californien, fondateur du groupe en 1996 après la dissolution de Kyuss, y aborde notamment un sujet qui divise depuis toujours : la place du fan face à l'artiste.
« Nous sommes l’un des derniers groupes à avoir franchi la porte du rock indépendant avant qu’elle ne se ferme à jamais », déclare Josh Homme. Un constat lucide sur l’industrie musicale actuelle, où les expérimentations se font rares et la prise de risque est souvent évitée par peur de froisser une base fan trop nostalgique.
Dans ce podcast à l’ambiance libre et provocante — à l’image de son hôte — Homme revient aussi sur la genèse du groupe, né sur la scène aride et psychédélique de Palm Desert, en Californie, et sur sa longévité en tant que seul membre permanent. Il est aujourd’hui entouré de Troy Van Leeuwen et Dean Fertita aux guitares, Michael Shuman à la basse et Jon Theodore à la batterie, une formation stable depuis 2013.
« Je n’ai jamais voulu devenir un grand groupe, c’est une trop grande responsabilité », confie-t-il, presque amusé, mais toujours déterminé à tracer sa propre voie.
Ce rejet des carcans commerciaux se retrouve dans sa conception de la liberté artistique. Alors que certains groupes se confortent dans les recettes éprouvées, Queens of the Stone Age continue de chercher, bousculer, surprendre. Avec leur dernier projet, Alive in the Catacombs, un album et un film enregistrés dans les catacombes de Paris, le groupe repousse encore les limites de l’expérimentation.
« Je veux faire de l’art, changer les choses, surprendre. Il y aura toujours quelqu’un pour dire : “Vous étiez meilleurs avant” ou “Pourquoi ne reprenez-vous pas les anciennes chansons ?” », explique Homme. Mais lui ne transige pas. Et s’il devait donner une règle d’or à tout artiste en quête de sincérité, la voici :
« J’ai toujours pensé que si au moins 15 % de votre public ne déteste pas vos nouveaux morceaux, alors en tant qu’artiste, vous êtes nul. »
Ce chiffre, provocant et révélateur, traduit bien l’état d’esprit du chanteur : l’authenticité ne se mesure pas à l’unanimité, mais au courage de déplaire. Et dans un monde où les algorithmes dictent souvent les tendances, cette philosophie a quelque chose de rock'n'roll dans son essence la plus pure.